C’est en préparant le deuxième anniversaire de la galerie que j’écris cet édito. Tout à coup un souvenir refait surface, alors que je suis en attente des mots. Lorsque j’ai quitté l’Oise, il a fallu ranger un bureau qui racontait plus de quinze années d’expositions ainsi que d’autres événements artistiques et poétiques. Une des grandes difficultés a été de me séparer des quelques cinq cent dossiers d’artistes. Certains étaient très succincts, d’autres étaient extrêmement soignés et très illustrés avec parfois de superbes photos. Comment gérer ce stock ? Devais-je contacter chacun pour renvoyer ces dossiers qui avaient parfois perdu leur actualité ? De nombreux artistes ont maintenant un site. Après de longues journées d’hésitation, j’ai chargé ma voiture pour rouler vers une déchetterie. C’était une affreuse journée. Aujourd’hui, un simple souvenir.
Depuis toujours, les artistes que je présente ou représente, sont tous engagés dans cette vie, riche de liberté et de difficultés. La qualité de leur travail prend naissance par la maîtrise d’une technique mise au service d’une passion vers un élan de recherches et de découvertes sans cesse renouvelé. Ce n’est pas le sujet qui est important, qui est émouvant, mais bien la vision que l’artiste a de cet objet ou de cette scène de vie. L’artiste offre une interprétation, imprégnée d’une culture et d’une époque. C’est en cela qu’il se différencie de la nature. Il s’agit de son mode de participation au monde, au travers de son propre univers. Aussi, au delà des mots, au delà des sons, la vibration d’un tableau, l’aura d’une sculpture réveillent souvent dans l’intimité un dialogue inattendu.
La galerie garde une véritable ambition, celle d’offrir à chacun une invitation au rêve et au voyage. Pour certains un vrai moment de poésie, pour d’autres l’émerveillement d’une diversité, ou encore l’observation minutieuse des techniques présentées.
Bénédicte Giniaux, janvier 2013