La qualification d’un bronze « épreuve originale » est limitée à l’édition de douze épreuves :
– Huit sont numérotées de 1/8 à 8/8.
– Quatre, sous nommées épreuves d’artiste, sont numérotées de E.A. I/IV à E.A. IV/IV.
L’artiste peut choisir d’éditer des séries inférieures à douze épreuves, jusqu’à la pièce unique, nommée P.U. ou 1/1.
D’autre part, un bronze tiré au-delà des 12 épreuves devient un tirage en série ou un tirage multiple et perd la valeur « d’épreuve originale ».
Cette numérotation assure aux amateurs de bronzes d’avoir des références précises.
Chaque bronze porte le cachet de la fonderie, le numéro de l’édition, l’année de l’édition et la signature de l’artiste.
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L’artiste travaille son sujet dans son atelier avec différentes matières ou matériaux. Même si la terre est souvent utilisée par les artistes qui se dirigent vers l’édition de bronzes, il est possible de travailler, le plâtre, la filasse, le bois, le métal, la pierre, le papier, le cuir, etc…. parfois même une cire de modelage. Ensuite, l’artiste doit choisir une fonderie. La réputation de sa sculpture en bronze sera aussi dépendante de la signature de la fonderie. Les prix des fonderies varient selon leur notoriété, la qualité du travail de fonte et les finitions. Certains amateurs sont très attachés au cachet de la fonderie. La sculpture est apportée par l’artiste. Un moule en élastomère est fabriqué dans une coque en plâtre. Soit en totalité, soit en morceaux, il est ajusté selon l’encombrement ou les articulations des volumes. La sculpture est reproduite en cire spéciale, coulée en fine épaisseur dans les cavités du moule. Le noyau viendra se loger à l’intérieur. Le moule est ensuite ouvert et l’artiste est invité à venir corriger éventuellement quelques détails et valider cette épreuve en cire éphémère. Puis, également en cire, les alimentations et les évents sont mis en place selon la logique de «tuyauterie» où le bronze va pouvoir couler avec aisance du haut vers le bas, alors que l’air doit pouvoir s’échapper rapidement sans laisser aucune bulle. La sculpture en cire avec sa tuyauterie, sont progressivement recouvertes d’une terre réfractaire extrêmement liquide au début, devenant de plus en plus épaisse, jusqu’à former un bloc assez volumineux par rapport à l’original. Ce bloc, nommé moule de potée, sera mis au four pour laisser fondre la cire et ainsi libérer l’espace où le bronze sera coulé. On dit que plus le bronze est fin et donc léger, plus la fonte est réussie. Le bronze en fusion, à 1100°C environ, attend la coulée et sera versé très délicatement dans chacune des alimentations. Chaque coulée est toujoursinquiétante. Le bronze refroidit. Le bloc de terre réfractaire sera ensuite détruit. Il s’agit de la déroche et la sculpture en bronze apparaitra dans son état le plus brut, avec tous ses tuyaux. Un nettoyage à l’eau en haute pression est indispensable avant d’aborder l’étape suivante. Après le mouleur, le cireur et le fondeur arrive donc le travail du ciseleur. Tous les tuyaux vont être coupés. Tous les trous vont être rebouchés, martelés et polis. La ciselure respecte chaque millimètre carré, en restant fidèle à l’épreuve initiale, jusque dans tous les détails. Certains artistes assistent à la ciselure. Enfin le patineur à l’aide de différents oxydes minéraux et de secrètes associations donne une teinte au bronze selon les choix de l’artiste : la patine ! Les patines sont nombreuses, de couleurs nuancées et de plus en plus variées depuis quelques récentes années. Le temps de fabrication d’un bronze varie entre un et trois mois selon les fonderies. Voilà pourquoi … on dit que «le fondeur est la troisième main du sculpteur» La reconnaissance du travail des fonderies d’art est une des exigences de la galerie. Bénédicte Giniaux